Il y a quelques mois, je
vous avais présenté le livre « aménagement des clôtures équestres »
édité par les haras nationaux et vous avait promis de vous présenter
« nos » clôtures en décrivant leurs avantages et inconvénients selon
notre point de vue mais également, selon celui du livre.
Avant de commencer, il me
paraît important de vous apporter une précision qui a toute son
importance : Nous ne sommes pas propriétaires d’un terrain mais louons
deux prés différents à des particuliers que nous utilisons comme « pré
d’hiver » et « pré d’été ».
Pourquoi deux ? Tout
simplement parce qu’Orleans a de l’arthrose et que le pré d’été est situé sur
une zone inondable, je ne veux pas que l’excès d’humidité dégrade ses
articulations.
Pré en zone inondable |
Ainsi, nous faisons le
choix de les déplacer dans un pré plus sec l’hiver quitte à pratiquer le
« surpâturage » puisqu’ils
se retrouvent alors sur une surface de deux hectares pour quatre équidés (on ne
peut pas tout avoir !).
Ceci m’amène donc à vous
donner quelques conseils bien utiles si vous souhaitez acquérir votre propre
terrain :
·
Respectez l’adage
« Un hectare par cheval »
quitte à prendre un peu plus grand si votre terrain est attenant à votre lieu
d’habitation : vous serez heureux d’avoir un espace personnel sans avoir votre compagnon
« détruisant » votre jardin ou votre potager.
·
N’hésitez pas à
visitez votre futur terrain afin de contrôler la présence d’une mare pour
abreuver votre compagnon, le dénivellement du terrain (si celui-ci est dans une
cuvette, il y a fort à parier qu’il soit inondable !) mais également faire le tour du voisinage et vous renseignez sur les crues etc…
·
Toujours garder à
l’esprit qu’un jour votre compagnon vieillira et que malheureusement,
l’arthrose, les rhumatismes etc… apparaissent de la même manière chez eux que
chez les humains.
Si
votre cheval est jeune, il se peut que vous ne vous vous sentiez pas
immédiatement concerné par un terrain trop humide mais posez-vous une seule
question : Serez-vous prêts à
déménager dans quinze ou vingt ans lorsque ce sera le cas ?
Revenons à nos clôtures et
puisque nous sommes encore en période hivernale, c’est donc par le pré d’hiver
que je vais commencer les présentations.
·
Le pré d’hiver
Ancien parc à moutons (qui
dit clôtures barbelés basses d’origine), il a une superficie de deux hectares qui comprend une grange pour entreposer le foin
l’hiver, une mare et se situe en pleine ville au cœur des habitations.
Lorsque nous sommes
arrivés dans ce pré l’hiver dernier, les clôtures avaient déjà été rehaussées
par le particulier nous louant ce pré.
Malheureusement, si ces
deux vieux chevaux respectent les clôtures, ce ne fut pas le cas de Dalawan
alors âgé de 18 mois qui eut vite fait de trouver toutes les failles pour se
retrouver à divaguer à deux reprises sur la départementale et nous obligea à prendre
les mesures nécessaires afin de sécuriser davantage le pré.
Nous avons commencé par
mettre un troisième rang de barbelé. […]
Avantage : placé au niveau du chanfrein, du poitrail et des membres, ça l’a bien
calmé
Inconvénient : mon poney étant du genre têtu, nous le retrouvions souvent avec les
marques du barbelé puisqu’il essayait de forcer sur la clôture malgré tout
Ce qu’en dit le livre : « L’électrification des fils barbelés est interdite en France, simplement pour empêcher
le contact électrique subi sans pouvoir se libérer (risque de rester accroché).
Le fil
barbelé est d’ailleurs interdit
par la loi pour les équidés dans le
cadre des centres équestres : décret et arrêté du 30 mars 1979, pris
pour l’application de la loi n°76-629 du 10 juillet 1976 concernant le contrôle
des établissements ouverts au public pour l’utilisation d’équidés. » (Extrait
« Aménagement des clôtures équestres » page 17)
A titre personnel, je
trouve l’explication du livre incomplète : s’il condamne formellement
l’électrification du fil barbelé ainsi que son utilisation dans les
établissements équestres, qu’en est-il pour un barbelé non électrifié ???
[….] Puis nous
avons installé des piquets en bambous
(issus de notre jardin) sur lesquels nous avons fixé des isolateurs écarteurs.
Avantage : Concernant les bambous, ils ont présenté un double avantage pour
nous : la gratuité puisqu’ils poussent naturellement dans notre jardin et
que de ce fait, c’est une source inépuisable ainsi que leur légèreté et la
facilité pour les planter.
Pour les isolateurs à
rubans, c’est leur solidité qui nous a séduits.
Bambou qui commence à se fendre |
Inconvénient : Au bout d’un an à subir les caprices de la météo, les bambous
commencent à se fendre dans leur longueur. Je ne suis pas certaine qu’ils
tiendront une année de plus.
Les isolateurs quant à
eux, maintiennent leur gage de solidité donc aucun inconvénient à signaler pour
le moment.
Pour ce pré, nous avons choisi
une poignée simple pour fermer ce pré.
Très solide, il n’y a pas
d’inconvénient majeur à signaler.
Ce qu’en dit le livre :
·
Isolateurs écarteurs : « Les
isolateurs écarteurs existent aussi bien pour le maintien des cordelettes que
celui des rubans. N veillera toujours à positionner le rang le plus haut à
hauteur de poitrail de façon à prévenir les risques d’embarrures (lorsque
le cheval passe une jambe au-dessus d’un fil ou d’une barre et se blesse en
tentant de se libérer).
De
manière générale, la longeur de la tige de ces isolateurs leur confère une certaine fragilité et la durabilité des
installations où ils sont employés est très souvent moins grande qu’avec une
configuration classique. (Extrait
« Aménagement des clôtures équestres » page 38) »
·
Le ruban : « le ruban offre le principal avantage de la visibilité. Cependant, il présente quelques inconvénients (moins bon conducteur qu’un fil lisse,
une prise au vent ainsi qu’une
fragilité des conducteurs de faible diamètre qui plus est soumis à des
contraintes mécaniques induites par la prise de vent) »
Extrait « Aménagement des clôtures
équestres » page 42
Le livre ne faisant aucune
mention du type de poignée que nous avons utilisée pour ce pré, je vous propose
de vous présenter directement le pré d’été.
·
Le pré d’été
Il s’agit là d’un terrain
de 4 hectares, possédant une belle
clôture naturelle faite de ronces, de haies, etc… où nous avons simplement dû
sécuriser une zone non protégée sur 150
mètres ainsi que créer une entrée.
Avant la clôture |
Il est constitué d’une
mare et d’une carrière aménageable.
Pour monter notre clôture,
nous avons utilisé des piquets en
plastiques ainsi que de la corde
électrique.
Avantage :
Après de fortes rafales de vent subies pendant l’hiver, je suis retournée voir
dans quel état se trouvait la clôture. Je fus agréablement surprise de
constater qu’elle n’a pas subi les ravages de la météo.
Inconvénient : Aucun, pour le moment !
Ce qu’en dit le livre :
·
Piquet en plastique : « Economique
et relativement pratique, il n’en demeure pas moins fragile et peu fiable.
La résistance aux UV sera un critère
de choix majeur. Il a l’avantage de fournir une assez bonne isolation. » (Extrait « Aménagement des clôtures
équestres » page 54)
·
Corde électrique : « Composée d’une âme en matière plastique
assortie de conducteurs métaliques. D’une résistance
mécanique bien supérieure à celle des rubans, elle supporte également les enroulements
et déroulements successifs bien mieux que les rubans et est donc recommandée pour une utilisation en
parcellement avec des enrouleurs. » (Extrait
« Aménagement des clôtures équestres » page 44)
Afin de construire notre
porte d’entrée, nous avons achetés deux poteaux
en châtaigner, des isolateurs
annulaires et deux poignées à
ressort.
Avantage : Pour les poteaux, le seul avantage est leur prix bien inférieur à ceux en acacia.
Je n’ai pas suffisamment
assez de recul pour émettre un avis positif comme négatif sur les isolateurs
annulaires (ils m’ont l’air solides,
à voir dans le temps !!!) quant aux poignées à ressort, c’est un vrai coup de cœur pour moi qui ai la flemme
de ramener manuellement la poignée contre le poteau.
Inconvénient : Cette remarque concerne surtout les poteaux. Certes, le prix est peu
élevé cependant, les planter relève du parcours du combattant (surtout si vous
le faites à 1,50 mètre dans le sol!) tant qu’ils se fendent dès le premier coup
de masse.
Crise de nerf assurée, je
vous déconseille fortement d’en acheter.
Ce qu’en dit le livre :
·
Portes ressorts
« De nombreux systèmes de barrières
utilisent le principe d’un ressort ou d’un enrouleur qui évite que le
conducteur de la porte ne touche le sol. Ces systèmes en général plutôt économiques subissent l’écueil du
vieillissement du ressort avec son utilisation. De plus, ces systèmes demeurent
assez fragiles, les limites d’allongement
des ressorts sont souvent dépassées entraînant
une déformation définitive. Les rubans des enrouleurs automatiques
supportent mal une utilisation très intense.
Ces différents accessoires ont l’avantage de s’adapter à des largeurs d’ouvertures variables et leur installation
est toujours simple.
On se méfiera des ressorts galvanisés qui peuvent parfois se révéler être de redoutables pièges à crins lorsque les
chevaux fouaillent de la queue pour chasser les mouches à proximité de la
barrière. » (Extrait « Aménagement des clôtures
équestres » page 51)
Je n’ai volontairement pas
parlé de l’électrificateur puisqu’il
est l’élément indispensable afin de contenir vos compagnons dans leur pré mais
également parce qu’il en existe une large variété : sur secteur, autonome,
avec panneaux solaires ou encore avec éoliennes.
C’est à vous propriétaires
de choisir celui qui sera le plus adapté
à votre terrain mais également selon vos moyens financiers.
J’espère que cet article vous aura été utile, j’attends
désormais dans vos commentaires que vous me présentiez vos clôtures et le
système que vous avez utilisé.
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